Origine du nom

Le nom de MASSEOUBO est le premier apparaissant dans les documents existants. Il a donné lieu à diverses interprétations :

  • Pour les uns, MASSEUBE dériverait de « MANU SILVA » qui pourrait se traduire par « main de la forêt ». Cette forêt aurait été défrichée par des moines installés dans une grange monastique aux environs de 1230 : une nuit, ils auraient vu apparaître au-dessus de la forêt une main lumineuse. Il n'en fallait pas plus pour en conclure à une manifestation céleste.
  • Plus réalistes sont ceux qui voient dans ce symbole les cinq chemins qui auraient parcouru la forêt.
  • Pour Dom Brugelles, Masseube dériverait effectivement de "manus sylvae", "main de la forêt", car la forêt se développait en forme de main. Pour les historiens, l’origine du nom est plus scientifique si l'on s'appuie sur l’étymologie du nom. Le "mas" est un dérivé de "mansus", terme féodal, désignant une exploitation rurale, et par extension de "mansio" employé pour désigner une habitation ou un relais d’étape sur les voies romaines. Ainsi, Masseube serait la traduction du latin "mansio sylvae" = "maison dans la forêt."
 

Cette interprétation pragmatique est corroborée par l'origine sémantique occitano-gasconne du nom ; dérivé directement du latin, le mot "mas" désigne une ferme, une métairie,un domaine ; c'est une reférence à l'origine de la commune, une "grange" cistercienne fondée par les moines de l'Abbaye de l'Escaladieu (les "granges" étaient des exploitations agricoles déconcentrées, créees et dépendant directement de l'abbaye, dont l'exploitation était confiée à des "frères convers" - religieux laïques qui prononçaient des vœux monastiques mais dont la vie au sein de l'abbaye était plutôt orientée vers le travail manuel que vers la célébration de la liturgie.

Les frères convers s'occupaient de tout ce qui avait trait à la gestion quotidienne des biens de l'abbaye : élevage des troupeaux de bétail, défrichement des terres et assèchement des marais, culture des champs, construction et réparation des bâtiments, achat et vente des produits sur les marchés locaux). Toujours vivace en Provence et en Languedoc, le terme "mas" se retrouve en Gascogne dans le nom de villes comme Le Mas d'Agenais 47, Mas-d'Auvignon 33, etc...
La seconde partie du nom trouve son origine dans le latin "silva" (forêt en français) ; l'occitan étant une langue plus proche du latin, car moins pénétrée d'idiomes germaniques que le français, "silva" est devenu en occitan - gascon "seubo" (prononciation : "séwbe" et "séwbo"), tel qu'on le retrouve exactement orthographié sur la première carte de France connue (Atlas de Joillot - 1690) : "Masseoube".

Dans la mesure où la règle de Saint-Benoît - qu'ils ont pour vocation d'appliquer dans toute sa rigueur et sa pureté originelle - impose aux cisterciens de vivre de leur seul travail manuel, dans la pauvreté, le renoncement, le silence et le recueillement, à l'extérieur du monde et de ses distractions, toutes leurs créations (abbayes - "granges") se trouvent dans des lieux profondément isolés qu'ils mettent en valeur par leur travail , le nom de "Masseube" est en occitan-gascon l'exacte définition de ce qu'était la "grange" cistercienne à l'origine de la commune : une exploitation agricole isolée dans la forêt

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